La prise de tabac et l’arrêt du tabac sont très souvent accompagnés d’effets au niveau de votre corps et beaucoup d’idées préconçues circulent sur ce sujet. Voyons un peu de quoi il est question.
Fumer fait-il mincir ?
On le voit de plus en plus souvent, notamment chez les jeunes filles, pourtant la prise de cigarettes comme recette minceur est tout sauf recommandé. Effectivement la nicotine a un impact sur la sensation de satiété, ce qui a tendance à faire considérer la cigarette comme un « coupe faim ». De plus le tabac augmente les dépenses énergétiques au repos ce qui, effectivement, fait dépenser, à activité égale, plus de calories.
Néanmoins, deux éléments tout aussi importants viennent contrebalancer ces premières constatations, sans même parler des risques du tabac sur la santé. Premièrement, la nicotine agit au niveau hormonal et plus particulièrement sur la répartition des graisses. On note ainsi que les graisses vont avoir tendance à s’accumuler chez les fumeurs autour de certaines zones du corps, spécifiquement, la ceinture abdominale. Cette accumulation rend les graisses beaucoup plus difficiles à déstocker (on parle souvent de graisses rebelles). Ainsi, la redéfinition de la silhouette et l’élimination des graisses est, généralement, plus complexe chez les fumeurs. L’autre point tient dans les capacités physiques altérées d’un fumeur pour qui l’exercice physique sera habituellement moins efficace et donc permettra de déstocker moins de graisses (l’oxygénation des cellules étant notamment très important pour la lipolyse). Ainsi, c’est un très mauvais calcul que celui de penser que le tabac va permettre de s’économiser un régime…
L’arrêt du tabac fait-il grossir ?
Globalement la réponse est oui. On évalue la prise de poids moyenne entre 3 et 5 kilos après l’arrêt du tabac. Cette prise de poids est néanmoins assez logique. D’une part, l’effet de satiété produit par la cigarette n’étant plus là, le fumeur en sevrage va être confronté à une augmentation de son appétit. Le recours au grignotage est alors très fréquent au travers de produits fortement caloriques.
De même, on aura tendance à se servir des portions plus importantes de nourriture. De plus, le « rituel de la cigarette » s’accompagne de conséquences psychologiques simples que le fumeur va tenter de remplacer (on le voit d’ailleurs avec le phénomène des e-cigarettes où le geste de porter l’objet à sa bouche participe presque autant que la nicotine en tant que tel).
Ainsi, l’arrêt de la cigarette entraine une baisse des dépenses énergétiques au repos. Ce qui entraine qu’à consommation alimentaire équivalente, on dépense moins de calories. L’équation est alors simple : Augmentation de l’appétit + diminution des dépenses énergétiques au repos= prise de poids à mode de vie équivalent.
Peut-on lutter contre la prise de poids lors de l’arrêt du tabac ?
Il ressort des observations précédentes qu’il est tout à fait possible, voir recommandé, d’accompagner la phase d’arrêt du tabac, d’un remaniement plus global de son rythme de vie et de son mode d’alimentation. En effet l’irritabilité, la prise de poids et le stress qui peuvent survenir durant les phases de sevrages tabagiques sont souvent à l’origine des fameuses rechutes. C’est la raison pour laquelle il est recommandé de placer ce projet d’arrêt du tabac dans un processus plus large, notamment en étant accompagné par un médecin ou un diététicien. Parmi les points essentiels à prendre en compte :
- La prise des bonnes habitudes alimentaires : il faut être capable de bien adapter ses portions et son alimentation au fait que le corps au repos dépense moins de calories.
- Il faut prendre son temps pour manger et ne pas oublier la mastication : l’objectif étant de mieux gérer et d’optimiser la venue de la sensation de satiété.
- Penser à bien s’hydrater. L’eau permet d’agir sur la sensation de satiété ainsi que sur le déstockage des graisses et des toxines.
- En cas de grignotage, privilégiez des produits tels que des fruits ou des yaourts, moins caloriques et prenez le temps de les savourer.
- La mise en place d’une activité sportive est très importante : elle permet d’une part de lutter efficacement contre le stress et l’irritabilité ressentis dans ces périodes. D’autre part elle contrebalance (et dépasse) la perte de dépense énergétique de la cigarette. Elle permet de s’attaquer par des exercices ciblés aux graisses localisées. Enfin elle favorise le métabolisme et donc la dépense énergétique au repos. Il faudra prendre en compte cette activité (surtout si elle est nouvelle) dans le calcul de vos besoins caloriques journaliers afin d’adapter votre alimentation en conséquence (le but n’étant surtout pas de vous sous alimenter).
